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Qui suis-je ?

Quelques bribes de ma vie pour me connaitre un peu.

 

Je m’appelle Paolo, je suis né à Paris en 1995. Enfant, j'ai passé des week-end à jouer au samouraï dans un petit bois.

 

Le collège fut plutôt catastrophique. Je m’y évadais souvent et rejoignais les toits de la butte Montmartre, repoussant mille fois les horizons tronqués d’Haussmann.

J’emportais avec moi quelques cigarettes, un repas fait de chips et de tranches de pain à l'huile d'olive et frottée à l'ail. En haut, il n'y avait que l'écho affaibli du vacarme de la ville, j'y retrouvais l’étendue sereine des toits et des ciels gris de Paris. Et par-delà cette mer de zinc, dans l’atmosphère trouble, je devinais le murmure d’un ailleurs.

 

Je suis en échec scolaire et je m’enfuis dans ma tête lorsque l’air libre m’est interdit, j’enfile discrètement mes écouteurs mais une distance se creuse avec le monde.

 

A la fin du collège, je découvre l’existence du L.A.P (Lycée Autogéré de Paris) et j'y poursuivrai mes études. Je comprends petit à petit que les autres existent, qu’ils ont leur place et moi aussi. Nous travaillons ensemble à la vie du lieu, nous prenons conscience que nous en sommes responsables, que nous ne sommes plus les figurines de l’éducation nationale. Je me réconcilie avec l’autorité des professeurs. J’apprends à apprendre, à laisser naitre mes désirs, à me laisser guider. J’arpente les rues de Paris avec mon appareil photo, me promène dans les jardins publics et privés, explore la petite ceinture, les friches ensauvagées deviennent pour moi des refuges. 

 

J’étouffe à Paris, et dès que les vacances m’y autorisent, je pars marcher. Je fais le tour du golfe du Morbihan pendant une semaine, je randonne en raquettes sur le haut plateau du Vercors, sur les volcans d’Auvergne ou encore en Lozère sur le chemin de Stevenson. Avec une amie nous marchons de Rouen à Dieppe, pourquoi là, pourquoi pas, qu’importe, c’est toujours l’aventure.

 

C’est tellement bien, que je convaincs mes amis et les amis de mes amis à me rejoindre, et chaque été, pendant deux semaines, nous rejoignons les Alpes ou les Pyrénées. Déjà à l’époque, j’ausculte et traque les objets superflus des sacs à dos de mes camarades de marche, quitte à passer pour un tyran. Malgré cela, j’ai souvent eu de drôles de surprises une fois la randonnée commencée, comme le service à thé japonais de Marc Antoine, ou encore le mac portable et la clarinette basse de Jean.

 

Et puis cette phrase un jour que j’ai glanée je ne sais où : le poids de ton sac est le poids de tes peurs. Ai-je besoin d’une tente ? d’un réchaud à gaz ? de grosses chaussures rigides et montantes ? d’un grand sac armaturé pour y mettre un tas de bricoles ? Pas vraiment. Les peurs disparaissant, j’ai retiré quelques couches entre le monde et moi. Avec la compréhension de mes propres besoins et l’acquisition de joyeuses inventions, je me suis grandement allégé le dos. Léger comme le vent, je grimpais les côtes et les dégringolais sans me casser les genoux.

 

Après le lycée, j’entreprends le compagnonnage du réseau R.E.P.A.S (Réseau d’Échanges de Pratiques Alternatives et Solidaires) Je découvre la vie en collectif en milieu rural, intense et engagée. Ensuite, pendant plusieurs années, je vivrai en collectif. Pendant un an, je rejoins l’équipe de Télémillevaches où je réalise des reportages sur le Plateau de Millevaches. Je réaliserai ensuite mes propres films documentaires. Mes réalisations sont en accès libre sur ce site : https://paolojacob.wixsite.com/realisateur

 

En septembre 2018, je réalise en solitaire une traversée des Pyrénées sur le GR 10.

En octobre, je rencontre Samuel, un hurluberlu qui cueille ici et là des plantes et me les propose en salade. C’est un choc. Petit à petit je découvre les formes et les couleurs du monde. De ce fouillis végétal, je m'applique à en reconnaître quelques unes..

Elles me paraissent toutes se ressembler mais sont toutes différentes, comme nous, humains. Et en exerçant mon regard, petit à petit, j’apprendrai à les distinguer les unes des autres, à identifier leurs caractéristiques.

Leur texture, leur odeur, leur saveur, tous les sens sont mis à profit pour explorer et tenter de démêler les lianes enchevêtrées du vivant. Une plante pousse parmi tant d’autres, alors à laquelle appartient cette feuille et cette tige ? Lorsque la fleur arrive, la plante se métamorphose en une nouvelle créature, parfois méconnaissable. Nombre d’entre elles me sont devenues familières, je connais leurs noms, leurs saisons et m’étonne toujours de leurs polymorphismes, intrinsèquement liés à l’environnement dans lesquelles elles s’épanouissent.  

 

Avant de connaitre les plantes, le paysage m’apparaissait comme de grands tableaux, à présent il se fragmente en d’infinis êtres. Je le traversais comme une lumière, à présent je prends racine à sa lisière, je rejoins en son cœur la forêt, je m’immisce au creux d’un vallon humide, les plantes y sont si différentes. Et quand j’ai pleinement humé et redessiné leur forme à en avoir mal au yeux, je relève ma tête et reprends la marche dans l’inépuisable expansion du monde.

 

En 2020, j’arrête ma pratique du cinéma documentaire qui me prend trop de temps et je participe à la création d’un collectif en Ardèche. Je décide de ralentir, de me fondre dans le paysage, de cultiver la terre, d’approfondir mes connaissances sur les plantes sauvages et domestiques. J’expérimente de courtes randonnées où je me nourris essentiellement de plantes sauvages et découvre la survie douce avec François Couplan lors d’une semaine de stage dans les Alpes de haute Provence.

 

Parallèlement à cette vie en collectif, je m'inscris à l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales. Pendant deux ans je me concentre sur l’apprentissage de la botanique, de la phytothérapie, de la physiologie, et de la nutrition.

 

Fort de ce cheminement, je propose des séjours d’immersion en pleine nature, convaincu qu’il nous faut expérimenter et éprouver nos liens d’interdépendance au vivant.

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